AMIENS ! UN RENDEZ-VOUS INCONTOURNABLE

Ce week-end, j’étais à Amiens, pour découvrir la 27e éditions des Rendez-Vous de la Bande Dessinée. J’ai l’habitude des festivals, entre Nantes, Saint-Malo, Paris, Rennes, Brest, Bayeux… Mais ça faisait un moment que j’entendais parler de celui d’Amiens.

Quand je suis entré dans la Halle Freyssinet (du haut de son concepteur Eugène Freyssinet, ingénieur inventeur du béton précontraint), j’ai été ébahi. Sous cet amas de béton, traversé par une douce luminosité, des espaces sont aménagés comme autant de lieux possibles. Expositions, auditorium, librairies… sont disposés tout au long du bâtiment. Le public peut circuler librement, sans être serré, malgré les queues pour les dédicaces.
Ma première constatation a été la perfection des expositions ou plutôt trois d’entre elles : Hilda qui montre le quotidien d’une petite fille dans un monde inspiré des légendes scandinaves et Les Tchouks où une bande d’amis traversent des aventures du quotidien. On retrouve tout ce qui fait le sel des expositions : planches, animation, reproduction des décors, mais Amiens « abaisse » la barre en mettant tout à hauteur d’enfant ! Les petits lecteurs s’approprient l’espace et déambulent au milieu des décors. Dans l’exposition Zombillenium, on regarde la reproduction d’une partie du parc en lego. Son constructeur, Stéphane Dely avoue qu’il continue d’inventer des solutions pour que tout puisse être construit en briques. La représentation est posée à peu de distance du sol pour que tous les spectateurs puissent profiter. Il faut dire aussi que la tour du parc culmine à plus d’un mètre de hauteur ! L’autre animation sur Zombillenium, c’était la réalisation d’une fresque en lego construite lors du week-end d’ouverture. Un défi pas si facile à réaliser… Ce n’est qu’un coup de projecteur sur trois des douze expositions dans la Halle Freyssinet.
Les conférences ne sont pas en reste : Portraits d’auteurices, points sur la bande dessinée, traductions, manga… Le festivalier qu’il soit curieux ou averti avait de quoi se nourrir.
Quant aux auteurices présent-es en dédicace, il y en avait pour tous les goûts, mais si il fallait retenir une chose, c’est que le festival invitait un auteur japonais ! En dehors du festival d’Angoulême et de la Japan Expo, je pense qu’on n’avait jamais vu çà.

Si ce petit résumé vous a donné envie, sachez que l’association oeuvre toute l’année à travers des actions, mais aussi sur l’édition de livres. Quant au festival, il est gratuit !

Ce week-end picard a été placé sous le signe du neuvième art. Bravo à toutes les équipes qui permettent de réaliser un aussi beau festival. Je découvrais et je reviendrai avec plaisir



RENCONTRE AVEC ESTELLE VAGNER

Ou l’on parle de ranger la bibliothèque, de l’enfer du logiciel Word, d’Highlander et de Pokemon, du petit bonus de la dédicace, d’art lyrique et de rock.
Estelle Vagner n’a pas fini de nous étonner.

Le logo de Maman le jour, Autrice la nuit, la série dont on parle dans la rencontre.

Vous pouvez retrouver Estelle Vagner sur Instagram et Facebook, ainsi que son site.

Ses livres sont disponibles aux Editions du Chat Noir.

Merci à Estelle Vagner pour sa disponibilité, son humour et sa bonne humeur.
Merci à Estelle Faye pour la question posée.

LES MYSTERIALES 2022 : FEMMES DE LETTRES EN BRETAGNE

A l’occasion du salon Les Mystériales, nous avons pu présenter des femmes réelles ou imaginaires. L’ouvrage Femmes de Lettres en Bretagne est plus qu’une énième énumération des femmes qui écrivent en Bretagne. C’est un guide immersif sur les autrices et illustratrices d’hier et d’aujourd’hui. Présenté par Jean-Marie Goater, des éditions Goater, il reçoit également Morgan of Glencoe, nommée dans le livre.

Vous pouvez retrouver Femmes de Lettres en Bretagne sur le site de l’éditeur

LES MYSTERIALES 2022 : VEGA LA MAGICIENNE

A l’occasion du salon Les Mystériales, nous avons pu présenter des femmes réelles ou imaginaires. Vega la magicienne est sans doute la première scuper-héroïne de la littérature, mais son autrice, Renée Gouraud d’Ablancourt, menait une vie différente des autres femmes de son époque. Le personnage et son autrice sont présentés par Jean-Luc Houdu, éditeur chez Banquises & Comètes.


Vous pouvez retrouver Vega la magicienne, sur le site de l’éditeur.

LES MYSTERIALES 2022 : MARION DU FAOÜET

A l’occasion du festival Les Mystériales, nous avons pu présenter des femmes réelles ou imaginaires. Marion du Faoüet est une cheffe de brigands qui vécut en Bretagne au XVIIIeme siècle. La bande dessinée est présentée par Sandrine Pondaven, des éditions Locus Solus.

Vous pouvez retrouver l’ouvrage de Roland Michon et Laëtitia Rouxel sur le site des éditions Locus Solus

LES MYSTERIALES 2022 : CAROL EMSWHILLER

A l’occasion du festival Les Mystériales, nous avons pu présenter des femmes réelles ou imaginaires. L’autrice de La Monture est Carol Emswiller, une artiste trop peu connue en France. Xavier Dollo, l’un des créateurs de la maison d’édition Argyll, nous la présente.

Vous pouvez retrouver La Monture, ainsi que les livres de la maison d’édition Argyll sur leur site

LES MYSTERIALES 2022 : NAÏA, LA SORCIERE DE ROCHEFORT

A l’occasion du festival Les Mystériales, nous avons pu présenter des femmes réelles ou imaginaires. Pour Naïa, un personnage local qui a peut-être existé, c’est l’éditeur Stéphane Batigne qui en parle.

Vous pouvez retrouver les livres à propos de Naïa sur le site de Stéphane Batigne Editeur


RENCONTRE AVEC OLIVIER KERAVAL

Cette rencontre a été faite à quatre mains. Elle est le fruit d’un partenariat avec Balades Armoricaines. En fin de texte, retrouvez le lien vers l’article complet.

On connaît Olivier Keraval comme scénariste, mais il cache bien des talents : Découverte d’un créateur



Bonjour Olivier. Pourquoi nous as-tu donné rendez-vous place du Calvaire ?

Olivier : Bonjour Hervé. Historiquement, la place du Calvaire est une place centrale dans Rennes et il y a un lien fort avec mon travail, que ce soit le scénario de bande dessinée ou dernièrement l’histoire sonore consacrée à l’incendie de 1720. J’y ai passé une partie de ma jeunesse. J’étais en primaire juste à côté, à l’école Saint-Yves. Il y a une pharmacie sur cette place, que mon père a tenue pendant des années. C’est donc une place que je connais bien, que j’aime ; elle est très belle et ça transpire le centre historique. 

Pourrait-on résumer ta carrière avec le mot « histoire » ? Que ce soit l’histoire de France ou les histoires que tu aimes raconter ? 

Olivier : Oui, effectivement, je travaille beaucoup sur une matière historique. J’y trouve souvent une matière forte, parfois de proximité comme Rennes, où j’ai plusieurs de mes sujets, ou la Bretagne… Et j’y mélange une histoire intime. L’idée, c’est de toujours avoir une partie fictionnelle et une partie historique. Cette dernière étant très cadrée. J’essaie au maximum de respecter les grandes dates et de ne pas faire n’importe quoi avec l’histoire. Mais oui, ça peut résumer mon travail.

Comment cette passion t’est-elle venue ? 

Olivier : C’est une bonne question. J’ai fait une faculté d’histoire, mais pourquoi ? Je ne sais pas. J’ai toujours été un grand lecteur de récits historiques, d’aventures, même très jeune. Mes auteurs étaient Alexandre Dumas, Victor Hugo, etc. Les grands classiques français qui ont joué avec l’histoire. On a une histoire fabuleuse en France mais l’histoire mondiale est aussi intéressante ; il n’y a pas que la France. Je suis toujours plongé dans des livres d’histoire et des récits d’histoire, plus que des fictions. Ça a toujours été en moi ; j’ai toujours aimé ça.

Tes écrits sont plutôt des récits policiers, voire des récits de polar, avec un côté social. Pourquoi écrire dans ce domaine littéraire  précis ?

Olivier : J’ai commencé par le polar mais je m’en écarte de plus en plus. J’écris plutôt des récits historiques maintenant, plus que du polar pur. J’aime bien la mécanique du polar. C’est une mécanique fantastique pour intéresser le lecteur et l’inciter à avancer dans le récit. Cette notion sociale du polar est très intéressante. Je trouve que c’est une littérature très vivante. Ça parle du quotidien des gens, de grands sujets sociétaux qui ont une vraie pertinence et le polar a pleinement sa place dans la littérature. On le voit bien aujourd’hui ; il y a plein d’auteurs de polars qui fonctionnent très bien et chaque éditeur a sa collection.

Le polar te suit hors des sentiers de la littérature, avec la société PLAYAD GAMES. Peux-tu nous en dire plus ? 

Olivier : PLAYAD GAMES, c’est un peu une parenthèse. J’ai un ami (Arnaud Ladagnous ndlr), qui crée des jeux de société depuis des années. Un jour, il me présente New York Kings, un jeu de mafieux new-yorkais, qui est à base de polar, encore une fois. C’est un super jeu mais il ne trouve pas d’éditeur. A ce moment, je suis dans une aventure éditoriale et je lui propose d’en créer une. C’est parti de là ; ça a grandi. On a publié quelques jeux qui ont correctement tourné. Mais je ne viens pas du jeu ; je ne suis pas un grand joueur. Ce qui m’a intéressé, c’était l’opportunité et l’envie de mener une création éditoriale.

Tu as écrit un roman historique, Quokelunde, dont une partie est publiée sur le site communautaire Wattpad.

Olivier : Quokelunde, c’est une œuvre de jeunesse. Je l’ai écrite quand j’avais entre 25 et 27 ans. C’est une histoire qui n’a jamais été publiée et elle n’a été envoyée qu’à peu d’éditeurs. Je considère encore aujourd’hui qu’elle est à retravailler. C’est un récit historique qui se passe au Moyen-Age, sur fond de trafic de reliques de saint ou supposé tel. Les seigneurs, notamment bretons, qui partaient en croisade, rapportaient avec eux ce qui était censé être des reliques. C’est un bouquin qui reste inédit. Je l’ai relu dernièrement et j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de faiblesses

Tu es écrivain mais aussi scénariste. Comment se retrouve-t-on scénariste ? 

Olivier : Je m’y suis retrouvé par opportunité, tout simplement. En 2011, je venais de terminer un polar et Luc Monnerais m’a contacté. Il a aimé mon livre et m’a proposé d’écrire une intrigue sur Rennes en bande dessinée. C’était les prémices des éditions SIXTO. Je n’avais jamais touché au scénario. Je n’étais pas non plus un grand consommateur de bandes dessinées mais j’étais curieux d’essayer. Je m’y suis mis et ça a donné Danse Macabre et j’ai aimé. Je trouve que la bande dessinée est un super vecteur pour toucher un public très large, de 7 à 77 ans, et bien plus … Je continue. J’ai la maison d’éditions LOCUS SOLUS qui aime mon travail et j’ai des projets à venir avec eux

Es-tu devenu auteur de bande dessinée ? 

Olivier : Oui, parce que ça marche plutôt pas mal et que j’ai toujours des projets, des idées qui viennent, que je travaille. J’ai toujours deux, trois projets d’avance. Le prochain sera dans un format un peu différent car ce sera un roman graphique. Il y aura plus de texte ; on sera plus proche d’un carnet graphique. J’explore une nouvelle piste.

Es-tu devenu lecteur de bande dessinée ? 

Olivier : Oui, j’en lis régulièrement. C’est vrai qu’en France, il y a de très bonnes bandes dessinées qui sortent. Je lis plutôt des romans graphiques. Ce sont des choses assez lourdes, assez longues qui prennent le temps (de raconter l’histoire ndlr). Le 52 pages (format franco-belge) est assez frustrant et j’aime bien les choses denses. Maus est pour moi quelque chose d’exceptionnel, qui raconte merveilleusement bien la Shoah avec une vraie densité historique. Dernièrement, j’ai aimé Moi, ce que j’aime, c’est les monstres. Je suis très admiratif des gens qui font ça et j’aimerais bien le faire un jour. C’est souvent une question de temps, la création, mais je suis très attiré par ce format-là qui demande un travail fou.

Pourquoi travailler souvent avec Luc Monnerais ? 

Olivier : Luc et moi, on se suit mais je lui ai fait une infidélité : je suis parti travailler avec Leyho (Un amour de guerre, aux éditions LOCUS SOLUS ndlr). Luc était occupé et ça ne lui correspondait pas. J’aime bien son travail, noir et blanc avec beaucoup d’architectures, mais il faut aussi des projets qui lui correspondent. Le prochain projet se fera avec Luc. Ça parlera d’un personnage historique, né à Rennes, lui aussi, dont l’histoire est méconnue et pourtant extraordinaire. Je n’en dis pas plus, c’est un peu tôt. J’ai un autre projet derrière, qui se passera encore en Bretagne, mais plus du côté du Finistère. Celui-là se fera avec un autre dessinateur.

Pourquoi avoir choisi Leyho pour Un amour de guerre ? 

Olivier : Nous nous sommes rencontrés sur le Salon du Livre de Paris. LOCUS SOLUS venait de rééditer son premier album, Chien Bleu, Chien Gris. Je trouvais qu’il avait un vrai univers et un sacré coup de crayon. Je lui ai parlé du sujet d’Un amour de guerre. Ça lui a plu ; on a échangé et très rapidement, l’éditeur nous a validé le projet. J’aime bien quand les choses se font naturellement mais c’est particulier de travailler à deux. Il faut avoir une confiance réciproque forte, un respect mutuel et une compréhension de l’histoire. Leyho avait tout ça. Il avait bien compris le sens du récit ; son coup de crayon pouvait apporter quelque chose et la couleur était une donnée essentielle. Ça s’est fait naturellement et on a bien bossé.

Tu dis t’intéresser à l’histoire de France mais tu cibles essentiellement la Bretagne et en particulier l’Ille-et-Vilaine.  Pourquoi ce choix, alors que tu as beaucoup voyagé ? 

Olivier : Pour le moment, je travaille beaucoup sur l’Ille-et-Vilaine parce que j’ai trouvé des sujets qui m’ont plus, que j’ai trouvés pertinents. C’est vrai que j’ai beaucoup voyagé et j’ai énormément de notes, de matière, dans les tiroirs, que je pense utiliser un jour, sous une forme historique ou autre. Ça viendra un jour, peut-être

Tu as permis la réalisation de plusieurs projets qui se démarquent : B-Sensory, les éditions SIXTO ou GOLIWOK PROD. Pourquoi de tels projets ? 

Olivier : J’aime bien avoir plusieurs aventures en parallèle. j’ai une grande difficulté à me contenter de ce que j’ai et il y a toujours des projets en cours. De la même manière, on a créé un festival du polar en 2016, La Vilaine était en noir, avec des partenaires rennais du milieu. Cette association existe toujours sous la forme de podcasts sur GOLIWOK PROD. Mais il y a toujours une cohérence éditoriale avec des récits, des fictions. Je n’arrive pas à me contenter d’une seule activité. J’ai besoin de challenges, de création.

Ces créations sont originales : une édition érotique couplée avec un sex-toy ! Une autre où chaque histoire se déroule dans une ville différente, et GOLIWOK PROD qui est une entité sonore. 

Olivier : Je suis mon instinct et les rencontres avec les gens qui y sont pour beaucoup. Il y a les opportunités comme PLAYAD, sur le jeu de société. Je n’ai pas peur de m’engager, de m’investir. Ce sont peut-être des projets originaux mais je ne l’analyse pas comme ça car je le fais naturellement. A l’arrivée, ça donne une aventure qui s’enclenche et j’ai la persévérance pour aller jusqu’au bout des choses. Ce ne sont pas de simples idées qui restent dans les tiroirs ; ce sont aussi des concrétisations. J’avance comme ça, entre la passion et la raison. C’est ma dynamique.

La dernière création se nomme GOLIWOK PROD. Comment est venue l’idée ?

Olivier : GOLIWOK PROD fait suite à l’aventure de B-Sensory, dont j’étais le directeur éditorial pendant presque cinq ans. A la suite de cette aventure numérique, j’ai eu envie d’en connaître un peu plus. J’ai refait un Master en stratégie digitale et mon mémoire portait sur le podcast. A la suite de ça, j’ai eu envie de poursuivre l’aventure et j’ai créé GOLIWOK PROD, qui est une agence de production d’histoires sonores et de podcasts. Ça reste toujours une envie de raconter des histoires, sous une forme différente. Nous sommes encore dans le récit, dans l’histoire, mais spécialisés dans le patrimoine, la culture et probablement l’environnement aussi, qui est une donnée essentielle du moment. J’en suis au début de l’aventure et j’ai quelques beaux projets sur 2021-2022

Au sein de GOLIWOK PROD, tu as un dogme : « du contenu de qualité ». Pourrais-tu développer ? 

Olivier : Je trouve qu’en terme de contenu, il y a beaucoup de copier-coller. Des choses qu’on voit passer mille fois sous une forme différente ou quasiment identique. J’ai à coeur de traiter les sujets de manière originale. Pour les 300 ans de l’incendie de 1720, on a créé un genre de conte sonore. c’est à la fois différent, très original, un peu théâtral. On travaille avec un studio, une production, des comédiens. J’essaie aussi de travailler en local

Pourquoi ne t’occupes-tu pas de la section Polar ? 

Olivier : Quelque part, je m’en occupe, mais je suis derrière, a contrario des fictions. On a cette émission mensuelle, « La Vilaine était en noir », où l’on rencontre un éditeur, un auteur, quelqu’un qui touche au polar … Je connais du monde et l’idée, c’est de les mettre en lumière. C’était déjà l’idée du festival en 2016 et l’émission la reprend : mettre en lumière des acteurs du polar qui souvent souffrent de ne pas avor assez de visibilité. Là aussi, je travaille en local pour qu’ils aient un peu plus de visibilité, pour qu’ils puissent progresser.

Que ce soit pour ton travail ou tes études, tu es dans le numérique. Comment travailles-tu maintenant que technologie doit rimer avec éthique et écologique ? 

Olivier : Je m’y intéresse ; je vois les choses passer, mais pour étudier en profondeur le sujet, malheureusement, Google reste le moteur de recherche le plus puissant. 95 % des requêtes sont faites sur Google. Mon site est construit en référencement naturel, par rapport à Google. J’ai beaucoup de respect pour tout ce qui est fait écologiquement en parallèle ; c’est important. Mais dans un premier temps, pour lancer une activité, un site internet, se priver de Google, c’est impossible. Je ne suis pas engagé comme ça aujourd’hui. Je le serai plus dans mes sujets traités dans les podcasts, où je m’intéresserai à toutes ces questions essentielles, mais pas sur les technologies employées.

L’article paru sur Balades Armoricaines

Balades Armoricaines, c’est plus qu’une agence de visites.
Avec humour, Anne-Isabelle Gendrot propose des visites thématiques, ludiques et décontractées. Pour ce partenariat autour d’Hélène Jegado, nous avons rencontrés les auteurs de La Jégado, tueuse à l’arsenic, édité aux éditions Locus Solus. Merci à Anne-Isabelle Gendrot de la confiance accordée.

DRACULA

Jonathan Harker se rend dans les Carpates. Il doit rencontrer son client, le comte Dracula. Il laisse à Londres sa fiancée, Mina Murray. Si les premiers échanges avec Dracula montre un hôte prévenant, Jonathan se rend compte qu’il est prisonnier du château. Même ses divers stratagèmes pour envoyer du courrier seront voués à néant. Pendant ce temps, le comte Dracula prépare son voyage en Angleterre.

Ecrit en 1897 par Bram Stoker, Dracula est un immense succès. On ne compte plus les adaptations par les médias; qu’elles soient bonnes (Francis Coppola) ou différentes (Zoltan, le chien sanglant de Dracula).
Tout le roman est écrit de façon épistolaire. Journal intime, courrier, sténographie, rouleau de cire (pour le phonographe)… Le style est particulier. Chaque protagoniste à sa propre voix, son propre style. Le docteur Van Helsing a un style bref, direct. Celui du docteur Seward, enregistré principalement sur phonographe, va tout expliquer, etc. Ce style permet une note d’authenticité. Il date les événements. L’intrigue de Dracula se situe en le 3 mai et le 6 novembre de la même année (apparemment 1885).
L’autre point qu’on peut noter, c’est l’époque. En cette fin du XIXème siècle, nous sommes en pleine révolution industrielle. Electricité et machines à vapeur sont d’actualités. L’auteur oppose alors le progrès technique (phare électrique, phonographe, winchester, télégraphe, trains) et médicale (transfusion de sang, hypnose) aux superstitions, aux croyances ( religions, signes sacrés, contes). C’est le combat de la puissance anglaise contre la vieille Europe.
Quant aux personnages, on peut se demander si Bram Stoker a écrit des stéréotypes ou si il a volontairement écrit des clichés. Abraham Van Helsing est un personnage affreux (pour les lecteurs du XXIème siècle). Ses formules sont désuètes, mielleuses, patriarcales… Certes, c’est un hollandais avec toute la rigueur protestante qu’on peut imaginer, mais ce professeur est abject. Ses connaissances sont multiples (hypnose, médecine, paranormal), elles permettront de vaincre Dracula, mais on a envie de le frapper dès qu’il ouvre la bouche (ou plutôt dès qu’il écrit).
Jonathan Harker est le parfait amoureux, sans caractère. Heureusement, il y a Mina. C’est une femme indépendante, qui n’hésite pas à dire ce qu’elle pense. Si les moyens financiers et les actions sont menées par les hommes, elle ne reste pas en retrait.
Quant à l’antagoniste, Dracula, on ne le voit pas beaucoup. Il est décrit ainsi : « … Un vieillard de haute taille, rasé de près, hormis sa longue moustache blanche, et vêtu de noir de la tête aux pieds… » Oui, Dracula a une moustache. Dans les autres aventures le mettant en scène, elle disparaît… Peut-être que cet effet de pilosité était passé de mode. On peut se demander pourquoi le comte choisit Carfax. Nulle part, ses raisons sont décrites. Seul le docteur Van Helsing suppose des choses. Tour à tour, séducteur, hôte chaleureux, ennemi implacable, c’est un personnage imprévisible et si les protagonistes le présentent comme un monstre, le lecteur pourra se poser la question : L’est-il vraiment ? En effet, si il se nourrit de sang, si cette façon de se nourrir est une métaphore sexuelle, ce n’est pas lui qui attaque, ce sont les humains.

Dracula reste un classique de la littérature. Il y a des failles, des longueurs, mais le fond et la forme sont présentes. C’est presque un livre de combat : celui du progrès contre les croyances. Il est difficile de lâcher le livre, de ne pas trembler pour Mina, de ne pas détester Van Helsing.

DRACULA
AUTEUR : BRAM STOKER
EDITIONS : J’AI LU

Pour ceux qui voudraient développer la thématique de Dracula, je recommande Les nombreuses vies de Dracula aux éditions Les Moutons Electriques.

COCHRANE VS CTHULHU

En avril 1815, à Fort Boyard, alors que tout semblait calme, d’étranges créatures attaquent le fort et la garnison. La météo se met de la partie avec un temps humide, palpable. Pour le Capitaine Eonet, commandant de la garnison, un choix doit se faire. N’ayant plus de contacts avec les autres forts, doit-il libérer et coopérer avec Lord Cochrane et ses hommes, l’un des ennemis de Napoléon ?

Quand la quatrième de couverture clame Fort Boyard et Cthulhu, notre imaginaire ne peut qu’être ébranlé ! C’est vraiment une sympathique surprise que ce livre, écrit par un chilien, Gilberto Villaroel, qui est d’abord scénariste et producteur de cinéma! Pour mieux connaître ce projet casse-cou, nous invitons les lecteurs à se rendre à la fin de l’ouvrage pour en savoir plus sur Thomas Cochrane, l’écriture et comment un chilien écrit sur Fort Boyard. Ça peut se lire avant ou après le roman puisque ce qui est écrit n’a que peu d’incidences sur le reste.
Entre uchronie et fantastique, Gilberto Villarroel nous balade dans son univers et  on peut littéralement imaginer la vie de la soldatesque ou les batailles contre les hordes de Cthulhu. Ce qui prédomine dans ce livre, c’est la survie. Doit-on suivre les ordres à la lettre ou coopérer avec l’ennemi et peut-être survivre ? Quand l’auteur nous décrit les créatures qui s’abattent sur Ford Boyard, on ne peut se dire qu’il n’y a qu’une solution : La folie.
Les scènes de dialogues autant que les batailles sont magnifiquement écrites, les détails historiques sont présents et si l’uchronie est là, elle ne gêne en aucun cas la narration. Comme cet exercice a plus, l’auteur a décidé de continuer. Si le succès est au rendez-vous, on espère que Les Forges de Vulcain continueront la série des Cochrane.

Les Forges de Vulcain est un éditeur à part. Il recherche des histoires, une écriture, un propos. Il en résulte un catalogue hétérogène sur les genres, mais qui n’est pas dénué d’intérêt. Nous vous encourageons à y jeter un oeil, voire à acheter un livre. Vous ne serez pas déçu.

Si vous aimez Cthulhu, Napoléon ou les personnages mystérieux, vous ne serez pas déçus. 

COCHRANE VS CTHULHU
AUTEUR : GILBERTO VILLARROEL
COLLECTION : FICTION
EDITIONS : AUX FORGES DE VULCAIN